Le marché de la beauté n’a jamais aussi bien fonctionné que ces dix dernières années. Avec l’affluence des réseaux sociaux, des premières vidéos sur Youtube et plus tard avec les partenariats influenceurs, les marques n’ont jamais autant sorti de collections. Nous n’avons jamais été aussi exposés aux marques, aux annonces de nouveaux produits, et à l’envie de collectionner. Cette exposition, a des conséquences, voulues ou non, sur notre consommation. Après l’achat d’un mascara miracle, il en sort un autre la semaine d’après qui nous donne encore plus envie et souvent… on l’achète. Que celui qui n’a jamais craqué sur l’achat d’un article de beauté après avoir regardé ou lu une Revue ou un Haul nous le dise en commentaire. Il est plus que facile de consommer aujourd’hui, quelques clics et un coursier sonne à notre porte avec l’objet demandé. Il existe cependant un mode de vie, qui se répand de plus en plus et qui va à contre courant de cette manière de consommer.
Le minimalisme : Quesako ?
Certains affirment qu’il s’agit d’une tendance qui a débuté au Japon, d’autres que son origine date d’aussi longtemps que le proverbe ” Désire ce que tu as” existe. Le minimalisme, est plus qu’une démarche. On peut le retrouver dans l’architecture, le design, l’art, la mode et la beauté, mais c’est aussi pour certains, un mode de vie qui nous enjoint à nous débarrasser de tout ce qui n’est pas utile et ne procure pas de joie. Le créateur de contenu et Youtubeur Matt D’Avella qui est aussi une le réalisateur du reportage « Minimalism» sur la plateforme Netflix, explique et montre sur ses réseaux sociaux, son mode de vie minimaliste. Cela a bouleversé sa vision du succès, qui n’est plus de posséder une belle et grosse maison ainsi qu’une voiture hors de prix pour être heureux, mais de se contenter de l’essentiel. Le fait d’arrêter cette course à la consommation, a réduit son stress, lui a permis d’avoir l’esprit plus organisé, plus aéré, d’être plus heureux et de gagner du temps et de l’espace dans son quotidien.
Les minimalistes Joshua Fields Millburn & Ryan Nicodemus affirment :
« C’est un outil qui permet de vous assister dans la quête de la liberté. Libre de ne plus avoir peur, de ne plus s’inquiéter, de ne plus être submergé,de ne plus se sentir coupable, de ne plus déprimer. Être libre de la société de consommation qui nous entoure. La vraie liberté ».
Ainsi, le minimalisme lie directement ce que l’on possède, le matériel, à notre état d’esprit, et même plus, à notre vision de la vie. Il s’agit de vivre simplement et avec peu. Fumio Sasaki, l’auteur du livre “goodbye things”, traduit dans plus d’une dizaine de langues, affirme que le minimalisme rassemble au-delà des frontières, car nous sommes tous exposés à la surconsommation, à la surcharge d’informations, et que nous avons tous le besoin de nous désencombrer.
Et la beauté dans tout ça ?
Le minimalisme dans la beauté s’inscrit tout de même dans une logique d’époque, celle du naturel et de l’écologique. L’éthique et l’éco-responsabilité changent la manière de consommer de beaucoup de femmes, on privilégie les produits cruelty free et d’origine naturelle. On consomme utile et intelligent. A différents niveaux, on a pu voir sur les réseaux que la vague « Ma collection de maquillage » a été suivie par une seconde vague « Je fais du tri », ou encore des créateurs de contenus comme Enjoyphoenix qui ont interpellé les marques afin qu’elles limitent le nombre de colis envoyés aux youtubeurs pour des raisons écologiques et pratiques. D’autre part, certains, chez eux, se sont laissés aller à la méthode Marie Kondo afin de réaménager et se réapproprier leur domicile et leurs objets. Et enfin d’autres, ont décidé d’adopter explicitement un mode de vie minimaliste ainsi que la routine beauté qui va avec.
La trousse de maquillage d’une minimaliste, quand elle existe, est peu fournie, comme vous l’aurez compris, l’essentiel suffit. Un mascara, une BB crème, un anti cerne, un blush, et un rouge à lèvre rosé voire seulement un baume à lèvres, et pour les yeux, des tons nudes. Pour chaque minimaliste se cache une femme différente. Bien évidemment, les makeups varient selon les volontés. Cependant la simplicité et le naturel restent les maitres mots. Le choix des produits est souvent lié à l’éthique : packaging recyclable, ingrédients d’origine naturelle et bio. Concernant la routine soin, la plupart sont des masques, des baumes, des exfoliants qui sont faits maison avec des ingrédients que l’on peut trouver à la maison, sur des sites comme Aromazone (huile de jojoba pour s’hydrater, huile de coco pour se démaquiller, beurre de karité pour les cheveux…), ou des produits éthiques achetés dans le commerce. La minimaliste possède généralement dans sa routine des objets réutilisables et recyclables : oriculi à la place des cotons-tiges, lingettes lavables, siwak pour les dents….Pour éviter les bouteilles non recyclables, elle privilégie les savons, shampoings et masques solides comme ceux que l’on peut trouver chez Lush, en faisant attention toutefois à leur composition.
Quelques marques qui peuvent s’inscrire dans cette démarche : Fun ethic, Mademoiselle bio, Avril, Inika, Zao, Alverde, Lavera, Lily lolo et bien d’autres. Cette routine en plus d’être éthique, se veut sans artifice, sans superflu, car la beauté naturelle est celle qui suffit. C’est ainsi que la minimaliste arbore la plupart du temps un visage en bonne santé et sans maquillage pour plus de simplicité.
Et vous ? Le minimalisme ? Ça vous tente ?