Depuis le début du confinement, la planète nous dit merci. Merci de moins polluer les sols, merci de moins polluer l’atmosphère, merci de moins polluer les eaux. On parle énormément de la pollution due au pétrole, mais sais-tu quelle est celle qui suit ? Et oui, c’est bien l’industrie textile…
L’impact de cette pollution en quelques chiffres …
Toujours et toujours plus de vêtements, et ce, de moins en moins cher. C’est ce que l’on observe depuis la création du prêt-à-porter.
La fast fashion, ou la mode du « prêt-à-jeter »
Le prêt-à-porter est comme tu le sais la création de pièces vendues en tant que produit fini, et non réalisées sur mesure. Ce mode de création nouveau au début de XXème siècle a pris une ampleur telle qu’aujourd’hui, ce mode de confection dépasse la création sur-mesure, parfois maladroitement assimilée à l’habillement de luxe exclusivement. Ce système est devenu leader par la création de vêtements à taille standardisée qui in fine, réduit les coûts de production, les délais de fabrication et permet aux fournisseurs de produire en quantité énorme.
Cette production en grande quantité a amené la création du terme « fast fashion » qui caractérise justement cette part de l’industrie textile qui se distingue par le renouvellement très rapide des vêtements proposés à la vente, plusieurs fois par saison, voir même plusieurs fois par mois.
L’impact désastreux de cette industrie sur la planète s’observe à la fin du processus de création, une fois le vêtement usé, mais doit également s’observer au début et en cours de ce processus de création.
Les chiffres clés
- 5 400 Litres
C’est la quantité d’eau utilisée pour la production d’1kg de coton ! Il faut donc près de 2 700 litres d’eau pour produire un tee-shirt, ce qui représente en faite la quantité d’eau que tu bois en 5 années !!! (pour un seul tee-shirt) …
- 13 MILLIONS de tonnes
C’est le nombres de tonnes de fibres synthétiques supplémentaires utilisées entre 2000 et 2016. Alors que 8,3 millions de tonnes de fibres synthétiques étaient fabriquées en 2000, le nombre a plus que doublé en passant à 21,3 millions de tonnes.
- 10 %
C’est la quantité de vêtement usé recyclé. En conclusion, 90% des vêtements que nous achetons finissent à la poubelle !! Tu imagines, sur 100 vêtements achetés, 90 sont jetés et seulement 10 sont sauvés en étant recyclés ou donnés…
- 700 000 tonnes
C’est le poids des vêtements consommés en FRANCE seulement chaque année !
- 80 Milliards
C’est le nombre de vêtements fabriqués chaque année dans le monde !
Voilà quelques chiffres qui te feront prendre conscience que l’industrie textile est dévastatrice. Est-ce que cela signifie que tu ne dois plus consommer ? Absolument pas ! L’idée ici est de mieux consommer.
Aucune fatalité !
En tant que consommateur, on a les moyens de consommer de façon plus responsable.
@assiarabian
Bien sûr que tu continueras à acheter des vêtements, il n’y a rien de plus normal. Ne t’en veux pas de consommer mais, tu peux, crois-moi, réduire ta consommation et mieux consommer !
Première solution : réduis ta consommation
La petite Abaya noire nouée que tu as achetée récemment parce qu’elle était différente des autres parce que oui, celle-ci à ce petit détail qui fait la différence ..!
Le nouveau hijab rouge en soie de médine que tu as acheté parce que tu avais cette couleur, mais pas cette matière !!
Le nouveau jean bleu que tu as acheté parce que bon, au cas où …
Tous ces « petits » achats qui viennent s’accumuler dans ton armoire (armoire qui d’ailleurs est déjà pleine à craquer) ne seront portés que très peu de fois et toi même tu sais.. Ne penses-tu pas là tout de suite en lisant ces lignes à un ou deux articles en particulier ?
Certains vêtements n’auront même pas ce privilège d’être portés ! Ne penses-tu pas là tout de suite en lisant ces lignes à un ou deux articles en particulier ?
On est d’accord, on peut avoir toute une garde-robe digne de ce nom, on a toutes nos vêtements préférés que l’on pourrait porter tous les jours !
En fait, ce comportement est nommé « oniomanie », ou autrement dit, trouble lié à l’achat compulsif. C’est la manie compulsive des achats, généralement peu ou pas nécessaires à l’individu. En clair, si tu achètes un vêtement tout en te disant dans ta tête « il me servira sûrement », ou bien que tu as flashé dessus en faisant du shopping alors que tu n’avais aucunement l’intention d’acheter cette pièce, tu commets sûrement un achat compulsif.
Tu comprends alors qu’en cumulant les achats, qui ne seront pour une partie jamais portés et qui finiront à la poubelle, tu contribues à cette pollution.
Seconde solution : améliore la qualité de tes achats
Lorsque je parle de qualité d’achat, je ne te dis pas d’acheter du luxe ou encore des matières nobles tel que la soie ahah. Je vais te donner des conseils simples et efficaces !
- Je ne consomme plus du tout ou moins de fast fashion
Tu sais désormais ce qu’est la fast fashion. Alors plus de pièces de cette industrie là ou réduit nettement ta consommation.
- Je privilégie les créatrices cousant sur mesure
De nouvelles créatrices ont vu le jour se rapprochant de nos traditionnelles couturières. Si tu as besoin d’une abaya, pourquoi en multiplier ? De nombreuses créatrices permettent de personnifier des vêtements les rendant uniques, et les couturières te promettent très souvent qualité et unicité du vêtement.
Ainsi, la production est réduite et limitée aux seuls achats ! No more.
- Je privilégie les tissus responsables et technologiques
Les fibres textiles qui font les ¾ de nos vêtements sont très polluantes. Voilà quelques exemples de fibres de tissus intelligents.
La fibre de lait
Et oui, il est possible de fabriquer de la fibre textile avec du lait ! Niveau consommation d’eau, elle bat des records en comparaison à notre bon vieux coton puisqu’elle ne consomme, tiens toi bien, que 2 Litres d’eau par kilo !
Mais tu me diras que si elle consomme moins d’eau elle consomme du lait. Tu as raison, mais l’idée ici est d’utiliser du lait de vache non consommé (périmé ou rejeté par les laiteries)
La fibre de feuille d’ananas
La matière textile « Piñatex » a été développée à base de cette fibre 100% naturel et durable. Les premières productions ont permis de remplacer le cuir des chaussures et de certains accessoires.
En résumé
La pollution par l’industrie textile existe réellement. Les chiffres le disent. Mais il n’y a aucune fatalité ! Prends conscience de ton impact au quotidien et prends des résolutions. Voilà quelques astuces concernant la « première main ». Ainsi, tu peux commercer par ces modes de consommation, mais tout pleins d’autres solutions existent !! Chuuut, je ne t’en dis pas plus et te laisse dans ta réflexion, je te donne rendez-vous au prochain article, le 20 mai 2020 !