Le style japonais fait depuis plusieurs années partie des tendances qui influencent la mode mondiale. On retrouve dans de nombreuses collections des références à la mode japonaise, que cela passe par des références aux habits japonais traditionnels ou des références à la culture manga.
La modestfashion ne déroge pas à ce phénomène. Et pour cause, la mode japonaise, traditionnelle comme moderne, convient, de par ses codes aux personnes adoptant un style modeste. En effet, la mode japonaise repose sur la superposition de couches, des coupes amples, droites et épurées.
Par ailleurs, la mode japonaise semble ouverte à la modestfashion, Tokyo a même accueilli un modestfashion show en 2017.
Vous l’aurez compris, la modestfashion est partout, et ce, pour notre plus grand plaisir.
Revenons sur la mode traditionnelle japonaise
La pièce la plus emblématique par laquelle on est obligé de commencer : le Kimono.
Il signifie littéralement « chose que l’on porte sur soi ». Ce terme était pendant longtemps utilisé comme terme générique pour désigner tous les types de vêtements.
Depuis, le Japon s’est ouvert à la mode occidentale et désormais le terme kimono désigne la robe traditionnelle en forme de T, qui se portent durant les grandes occasions.
L’histoire du Kimono ainsi que les codes qui s’y attachent sont très intéressants. À chaque période de la vie d’une femme correspond une ou plusieurs sortes de kimono et notamment selon son statut marital. Par exemple, le kimono qui possède des manches flottantes, d’environ 1m de long, dont les motifs couvrent le haut et le bas du vêtement sera appelé furisode, littéralement « manches flottantes » et porté par les jeunes femmes célibataires, notamment à l’occasion de leur seijin shiki (cérémonie de la majorité qui a lieu durant l’année de leurs 20 ans).
Le kimono est aujourd’hui décliné dans de nombreuses matières, avec de nombreux types de motifs et selon des codes totalement différents selon le pays ou continent. Il sera porté très long, tombant au sol, ou beaucoup plus court (il sera alors plus proche du yukata). Il se porte même parfois comme un habit de plage.
Il est, pour les femmes adoptant un style modeste, une pièce essentielle d’une garde-robe puisqu’il permet, à lui seul parfois, de rendre modeste une tenue qui ne l’est pas.
Une autre pièce, beaucoup moins connue, mais qui va tout de suite vous sembler familière : Le Hakama
Il s’agit d’un pantalon traditionnel très large, se portant avec un kimono. Il était traditionnellement porté par les nobles dans le Japon médiéval mais également et surtout par les samouraïs.
Le hakama possède 7 plis, 5 à l’avant et 2 à l’arrière. Selon la tradition, chaque pli représente une valeur :
- Le courage (Yuki)
- L’humanité, bienveillance (Jin)
- La justice, l’honneur (Gi)
- La courtoisie (Rei)
- L’honnêteté (Makato)
- La loyauté (Chugi)
- Et la dignité (Meiyo)
Pour certains, le rôle de ce pantalon était de masquer le mouvement des jambes pour pouvoir surprendre son adversaire. Il est encore aujourd’hui porté pour la pratique de nombreux arts martiaux tels que l’Aïkido.
Il s’est beaucoup démocratisé et modernisé. On peut, en Europe, le considérer comme l’ancêtre de la jupe-culotte apparue dans les années 1890 pour permettre aux femmes de faire du vélo.
L’accessoire japonais par excellence : Obi
Il s’agit de la ceinture qui permet de fermer un Kimono. Elle se présente comme un ruban puisqu’elle ne possède ni fermoir ni boucle. Il existe plusieurs manières de la nouer, mais elle se termine souvent par un nœud dans le dos.
Elles sont la plupart du temps sophistiquées, avec motifs et décorations car selon la tradition, on ne porte pas de bijoux avec un kimono. L’obi est donc l’unique ornement de la tenue. Elle peut être étroite ou large. Elle se porte large avec un hakama.
Cette dernière s’est également modernisée en même temps que le kimono qu’elle accompagne toujours.
L’inspiration japonaise chez les créateurs occidentaux
Ces trois pièces traditionnelles de la mode japonaise ont su se moderniser mais également s’adapter aux différentes tendances. Beaucoup de maisons de mode occidentale se sont réapproprié ces pièces ainsi que les motifs traditionnels de la mode japonaise.
Chaque année de nombreuses collections d’inspiration japonaise voient le jour. Pour exemple, Nicolas Ghesquière s’est inspiré, pour la Collection « Croisière » 2018 de Louis Vuitton, des symboles traditionnels du Japon, notamment pour rendre hommage au créateur japonais Kansai Yamamoto. Il a su allier esthétique contemporaine et traditionnelle, symbolisant les deux faces du Japon.
Jean-Paul Gaultier – Isseye Miyake – Azzaro – Hellessy – Blumarine
Les codes de la mode japonaise sont de même nature que ceux de la modestfashion. En effet, les coupes et la couture japonaise s’inspirent du kimono, couvrant le corps de façon « imprécise », lâchée, ne cherchant pas à suivre les courbures et lignes du corps. Contrairement à la mode « occidentale », la mode japonaise ne cherche pas à recréer la forme du corps dans le vêtement mais plutôt à s’en éloigner en lui laissant plus d’espace.
J’espère que cet article vous aura, comme moi, donné envie d’acheter un kimono et de prendre un billet direction Tokyo !